Vous avez sous les yeux la connexion ultime pour se rendre d’Ottawa à Montréal. Un sentier cyclable qui part en ligne bien droite pour se rendre jusqu’au Québec. C’est de loin l’option la plus sécuritaire mais aussi la plus rapide pour aller à Montréal à partir de Gatineau.
Cependant, il faut subir les défis mentaux et physiques de ce ce que mes proches et moi appelons le désert ontarien.
Cet endroit se situe entre Ottawa et Rigaud et est plus précisément dans les comté unis de Prescott et Russell. Il s’agit essentiellement de la partie extrême est de l’Ontario. Nous avons surnommé l’endroit le désert ontarien étant donné que la majorité de sa population habite en bordure d’Ottawa ou sur la rive des Outaouais. Le reste du comté est presque vide.
Les paysages agricoles s’y étendent à perte de vue en une mer silencieuse où la couleur brune de la terre dominée par les nuances dorées des champs de patates semble se fondre avec le ciel. Ici, l’horizon se confond avec les lignes rigides des rangées de cultures, éparses, comme un gigantesque quadrillage naturel.
Les sillons laissés par les machines agricoles forment des cicatrices dans la poussière, et le sol, sec et craquelé par la chaleur, semble attendre de recevoir une pluie salvatrice.
De rares bâtiments agricoles se dressent comme des points d’ancrage dans cet infini, mais l’absence d’humains confère à ce paysage une sensation de calme étrange, presque irréel, comme si le temps s’était suspendu au cœur de ce désert fertile.
Seul le vent, effleurant la terre, brise parfois la monotonie de cet espace oublié…
Très rares sont ceux et celles qui ont réussis à dompter cette espace liminal.
Pour moi, le désert ontarien représente mon reccord du plus de kilomètres en une seule journée. C’est un peu dans ce désert que j’ai perdu toutes mes notions antérieures concernant les distances. 200 km / jour est mon nouveau reccord.
